• Edward Hopper, un réalisme étrange

    Edward Hopper a fait sienne cette déclaration de Goethe :  "La fin première et dernière de toute activité [artistique], c'est la reproduction du monde qui m'entoure via le monde qui est en moi ; toute chose devant être saisie, reprise et recrée, assimilée et reconstruite sous une forme personnelle et originale".

    Edward Hopper, Nighthawks, 1942

    "Les peintures d’Edward Hopper ont la simplicité trompeuse des mythes, l’évidence des images d’Epinal. Chacune d’elles est un condensé des savoirs hypothétiques, des rêves que nous inspire l’Amérique. Expression des sentiments les plus poignants, ou pures constructions mentales, ces peintures donnent lieu aux interprétations les plus contradictoires", explique Didier Ottinger, directeur adjoint du Centre Pompidou.

    Edward Hopper, Summer Evening, 1947

    Hopper, témoin attentif des mutations sociales aux États-Unis, a peint la vie quotidienne des classes moyennes et s'est consacré aux paysages américains, exprimant le conflit entre nature et monde moderne.

    Edward Hopper, Burly Cobb's House, South Truro, 1930-1933

    Hopper est souvent décrit comme le peintre de l'incommunicabilité entre les êtres et de l'aliénation moderne. Ce que dit le philosophe Nicolas Grimaldi de l’œuvre de Georges Simenon s'applique à celle de Hopper : "Parce qu'on ne peut guère sentir sa propre existence, sans en sentir la solitude, il n'est pas de romancier dont le monde ne reçoive son rythme, sa couleur et sa tonalité du type de solitude qu'il décrit. Mais alors que la plupart décrivent la solitude de leurs personnages comme accidentelle, comme la conséquence de circonstances malheureuses, elle est au contraire si originaire chez Simenon qu'elle est constitutive de chacun."

    Edward Hopper, Room in New-York, 1940

    Tout dans l’œuvre de Hopper est insolite : lumière, attitudes, composition. Ainsi dans Compartiment C, voiture 293, le titre et la composition donnent l'illusion de la simplicité. "Or, dans la réalité, la voiture 293 n'existe pas – pas plus que n'existent le vert, ce type de compartiment, le paysage crépusculaire et la lumière. D'ailleurs, cette lumière, d'où vient-elle ? La lampe est éteinte. Les ombres suggèrent qu'elle provient du couloir, mais comment le couloir d'un train à la tombée de la nuit peut-il projeter sur une femme une lumière solaire d'une telle crudité ? Voilà donc l'étrangeté posée", explique le critique Olivier Cena.

    Edward Hopper, Compartiment C, voiture 293, 1938

    Hopper a peint beaucoup de femmes - presque toujours la même, la sienne, Jo. Des femmes lisant, pensant, rêvant. Des femmes parfois dénudées et toujours sans bijoux, toujours belles, souvent sexy. Ne correspondant jamais à l'image de la rassurante ménagère américaine. Chez Hopper, la femme est ambiguë, à la fois sage et sexuelle.

    Edward Hopper, New York office, 1962

    Par dessus-tout, c'est son travail sur la lumière comme spiritualité muette qui fait de Hopper un artiste majeur.

    Edward Hopper, Sun in an Empty Room, 1963

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