• 6Mois : s'informer grâce à des reportages photos

    Six mois pour lire et regarder plus de trois cents pages d'information.

    6Mois

    Alors que les reportages photographiques sont de plus en plus délaissés par nombre de journaux qui les trouvent trop chers, la revue 6Mois en publie à foison depuis 2010. Elle contient aussi bien des récits d'actualité se déroulant partout dans le monde, que de longs entretiens avec des photographes, ou que des retours sur des évènements passés - le travail des enfants aux États-Unis au début du XXe siècle, la guerre du Vietnam, etc.

    La rédactrice en chef Marie-Pierre Subtil expose ce projet fou : "On fait en sorte que tout reste simple à lire. Le fait de traiter les sujets sur la durée permet de rendre compte de la complexité du monde, mais nous ne voulons pas les traiter d’une manière complexe. Nous avons véritablement une vocation à être grand public. L’idée de 6 Mois consiste à faire de l’information à travers la photo. La photo est le médium, mais on ne s’adresse pas particulièrement aux photographes". Elle ajoute : "Sur internet, il y a des milliards d’images. On trouve des contenus incroyables, mais on a perdu le sens. Nous voulions faire de 6 Mois un bel objet qui mette en valeur des sujets et redonne du sens à ces histoires qui existent, mais que plus personne ne voit dans le flux". D'où une place importante accordée au texte : "L’idée c’est de raconter le monde d’aujourd’hui avec des récits en photos, mais en respectant un rapport texte - image assez étudié : en effet, faire un récit uniquement avec des photos n’aurait pas de sens, trop souvent les photos souffrent d’un manque d’explications. 6 Mois a donc été fait en pensant que les photographes devaient être associés à un travail d’editing".

    Un peu plus de 300 pages de qualité à lire deux fois par an pour approfondir ses connaissances sur la Russie, l'Afrique du Sud, la Silésie ..., mais aussi pour réfléchir au rôle de la photographie, à comment informer ... Ainsi, le photojournaliste Christoph Bangert qui a publié en 2014 War porn, un livre dans lequel il rassemble ses photos de guerre les plus violentes, explique : "La plupart des photographes font des livres avec leurs plus belles photos. Je voulais faire un livre autour d'une idée : nous pratiquons tous la censure. Les photographes font le choix de ne pas envoyer certaines images aux rédactions et les rédactions ne publient pas les images jugées trop dures. Les lecteurs refusent de regarder ces clichés. De là, une question : à quoi ressemblerait un livre réalisé sans aucun filtre ? L'autocensure est un réflexe naturel, une protection. (... Mais) c'est dangereux (...) : si tout le monde oublie ces images ou si personne ne les voit, c'est comme si tout ça n'avait jamais existé. Pourtant, l'horreur de la guerre est réelle et ces photos existent." (6Mois, printemps / été 2015)

    Christoph Bangert, guerre en Afghanistan

    Il y a aussi des suppléments offerts sur leur site :

    • tous les lundis, un photographe commente une de ses photos ;
    • des poursuites de récit avec des vidéos, etc.

    Fernando Moleres : Abdul, en prison puis à l’école, accompagné par Free Minor Africa

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